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Voici un état des lieux de l’éducation nutritionnelle en Suisse romande, de la maternelle au CO, en lien avec les mesures du Plan Climat Cantonal (PCC), qui vise à réduire l'impact écologique entre autres de l'alimentation.

En maternelle et dans les crèches, des notions sont transmises par le biais de jeux, chants, visites de jardins et fermes, etc.… mais avec d’importantes disparités d’une école / crèche à l’autre. Le PCC ne traite pas de ces structures.

En cycle I, les enseignants travaillent avec la Fondation Senso5 qui développe du matériel pédagogique de sensibilisation à l’alimentation. Bien qu'une refonte complète soit prévue, le matériel actuel a plus de 20 ans et ne traite pas de durabilité. Le PCC ne prévoit pas non plus de mesure pour le cycle I.

En cycle II, toujours en partenariat avec Senso5, l’éducation nutritionnelle est abordée de la 5H à la 6H, comprise dans la branche Corps/mouvement et appliquée dans les cours de sport et en science. En pratique, les enseignants ne le font généralement pas pendant le sport, mais seulement à travers les cours de science. Le programme y consacre environ 12 périodes sur 2 ans. Le PCC ne traite pas du cycle II.

En cycle III, l’éducation nutritionnelle est principalement abordée dans les cours d’économie familiale (dès la 10H durant une année ou deux selon les classes), axée sur les recommandations nutritionnelles et la pratique culinaire. La mesure A.3.1 du PCC vise à sensibiliser davantage les jeunes à la consommation d’une alimentation « bas carbone ».

En conclusion, les objectifs fixés par le Plan d’étude romand ainsi que le matériel développé par Senso5 paraissent globalement bons. Trois éléments ressortent néanmoins :

• En observant l’ensemble du programme d’éducation nutritionnelle durant les trois cycles scolaires et tout particulièrement le cycle II, très peu de périodes sont finalement consacrées à cette matière en comparaison des autres branches. Quant à la maternelle et au cycle I, les apports sont peu quantifiables et dépendent beaucoup de la volonté de l’éducateur ou de l’enseignant.
• Alors que le matériel pédagogique de Senso5 ne traite pas de durabilité, le PCC n’a prévu aucune mesure pour renforcer la sensibilisation à une consommation alimentaire « bas carbone » en maternelle, en cycle I et en cycle II.
• Enfin la distinction entre « éducation nutritionnelle » et « éducation à la culture alimentaire » reste importante. L’harmonisation des cours de science qui a eu lieu récemment en primaire, visant à mieux relier l’environnement et la santé humaine à travers l’alimentation, va dans ce sens. Mais pour soutenir réellement la transition agroécologique, c’est-à-dire pour que toute une partie de la population consomme spontanément des aliments bons pour la santé et celle de l’environnement (« bas carbone »), il faudra davantage insister sur les petits gestes quotidiens, du magasin à la cuisine, où l’on réunit naturellement corps, esprit, environnement et liens sociaux.

Sources :

CIIP. (n.d.) Plan d’étude Romand, Corps et mouvement. Consulté le 16 janvier 2024, sur
https://portail.ciip.ch/per/domains/5
Fondation Senso5. (n.d.). Formation continue et en établissement. Consulté le 17 janvier 2024, sur
https://www.senso5.ch
État de Fribourg. (2023). Mesures du Plan Climat cantonal - Mesure A.3.1 : Encouragement à une alimentation bas carbone et équilibrée. Consulté le 16 août 2024, sur
https://www.fr.ch/energie-agriculture-et-environnement/climat/plan-climat-cantonal/mesures-du-plan-climat-cantonal
Association Papille-ON. (Avril 2023). Échange d’e-mails avec la répondante cantonale pour l’économie familiale.

Les formations Papille-ON s'adressent aux acteurs de l'éducation et particulièrement aux jeunes parents, car ils se trouvent souvent dans une période de transition (alimentaire et autre:). Le bénéfice à former cette population est double: les parents apprennent déjà eux-mêmes à mieux s’alimenter - et donc à consommer - mais surtout, ils deviennent davantage responsables de l’identité nutritionnelle de leurs enfants, qui se développe surtout durant leurs 3 premières années. Une identité nutritionnelle forte soutient leur métabolisme et consolide leur système immunitaire, tout en ouvrant leur conscience de l'alimentation (connexion).

Dans un second temps, nous donnons également beaucoup d’attention aux adolescents (post- et pré-), plus généralement à cette génération Z. Si à leur âge, leur identité nutritionnelle est déjà bien définie, les Z sont créatifs, connectés et plus enclins à se réveiller. Ils portent également “l’espoir du dernier monde possible". Ce sont effectivement eux qui payeront, en bout de course, les erreurs de leurs ancêtres. Autant de raisons de bien les informer... et les cultiver ! C'est le rôle des ateliers pédagogiques et des "Formations pour enseignants".

Quant aux cours de Savoirs alimentaires, ils sont destinés à celles et ceux désireux de maitriser des techniques culinaires et agricoles, ainsi que des savoirs nutritionnels ou même des pratiques spirituelles. Le but est d’abord de connecter entre eux ces acteurs de l’alimentation, mais aussi de rendre les gens plus confiants, souverains et heureux. A terme, cela permettra de réagir autrement que par frénésie consumériste à la prochaine rupture dans la chaine d'approvisionnement.