Formations

En maternelle et dans les crèches, des notions sont transmises autour des sens, du repas et de la nature : visites de jardins et fermes, jeux, chants... On note néanmoins de grandes disparités d’une école/crèche à l’autre.
En cycle 1 (école enfantine), les enseignants travaillent avec la Fondation Senso5 qui développe d’excellents outils de sensibilisation à l’alimentation. L’apport aux élèves varie en fonction de l’enseignant.
En cycle 2 (école primaire), toujours en partenariat avec Senso5, l’éducation nutritionnelle est abordée de la 5H à la 6H, comprise dans la branche Corps/mouvement et appliquée dans les cours de sport et en science. En pratique, les enseignant ne le font généralement pas pendant le sport, mais seulement à travers les cours de science. Le programme y consacre environ 12 périodes sur les 2 ans.
En cycle 3 (CO), l’éducation nutritionnelle est principalement abordée dans les cours d’économie familiale (dès la 10H durant une année ou deux selon les classes), axée sur les recommandations nutritionnelles et la pratique culinaire.

A la suite d’un échange d’e-mail avec une collaboratrice cantonale pour l’économie familiale, il s’avère que l’école est en train d’optimiser le programme d’éducation nutritionnel dans les différents cycles, soutenue notamment par le Plan Climat Cantonal et par diverses organisations comme Senso5 et éducation21. Elle viserait entre autres à développer des projets durables interdisciplinaires.

Les objectifs fixés par le Plan d’étude romand ainsi que les outils développés par Senso5 sont globalement excellents, mais il manque avant tout du temps dans le programme scolaire, comme le rapportent de nombreux témoignages d’enseignants. Tant que le programme vise à densifier l’enseignement nutritionnel sans libérer davantage de périodes propres à l’alimentation, il y a peu de chance de voir un jour un changement significatif des habitudes alimentaires dans la population suisse.
En outre, si les enfants une fois rentré à la maison n’ont pas de relais (familial, associatif...) pour cultiver leur rapport à l’alimentation, cela revient à "planter des graines sans les arroser".

Enfin la distinction entre "éducation nutritionnelle" et "éducation à la culture alimentaire" reste importante. L’harmonisation des cours de science qui a eu lieu récemment en primaire, visant à mieux relier l’environnement et la santé humaine à travers l’alimentation, va dans ce sens. Mais pour soutenir réellement la transition agroécologique, c’est-à-dire pour que toute une partie de la population consomme spontanément des aliments bons pour la santé et celle de l’environnement, il faudra davantage insister sur les petits gestes quotidiens, du magasin à la cuisine, où l’on réunit naturellement corps, esprit, environnement et liens sociaux.
Développer une culture alimentaire forte permettrait de recréer un rapport naturel entre l’être humain et son environnement et serait sans doute une des grandes clés d’un développement durable et harmonieux de la société.

Les formations Papille-ON visent les acteurs de l'éducation et particulièrement les parents avec jeunes enfants, car ils sont souvent dans une période de transition (alimentaire et autre).
Le bénéfice à former cette population est double : les parents apprennent déjà eux-mêmes à mieux s’alimenter - et donc consommer - mais surtout, ils deviennent plus responsables de l’identité nutritionnelle de leurs enfants. Cette identité influencera, d’une part, la force du métabolisme et du système immunitaire de l’enfant, d’autre part, son intérêt pour la Culture alimentaire.

Dans un second plan, nous donnons également beaucoup d’attention aux adolescents (post- et pré-), plus généralement à cette génération Z. Si à leur âge, leur identité nutritionnelle est déjà très définie, les Z sont créatifs, connectés et plus enclins à se réveiller. Ils portent également “l’espoir du dernier monde possible". Ce sont effectivement eux qui payeront, en bout de course, les erreurs de leurs ancêtres.
Autant de raisons de bien les informer... et les cultiver ! C'est le rôle des ateliers pédagogiques et des "Formations pour enseignants".

Les cours de Savoirs alimentaires sont destinés à celles et ceux désireux de maitriser des techniques culinaires et agricoles, ainsi que des savoirs nutritionnels ou même des pratiques spirituelles.
Le but est d’abord de connecter et réseauter les acteurs de l’alimentation, mais aussi de rendre les gens plus confiants, souverains et heureux. A terme, cela permettra de réagir autrement que par frénésie consumériste lorsque les étals des supermarchés seront de nouveau vides.